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ثقافة Amine Bouhafa et l’orchestre symphonique tunisien en ouverture des JMC 2019 : La musique des émotions cinématographiques

نشر في  13 أكتوبر 2019  (17:32)

C’est avec le fil de l’émotion cinématographique, qu’Amine Bouhafa a cousu le mailles du spectacle d’ouverture des Journées Musicales de Carthage, spectacle qu’il a présenté avec l’orchestre symphonique tunisien le vendredi 11 octobre 2019 et avec la participation d’une pléiade d’artistes à l’instar de l’iranienne Aida Nosrat, du malien Badjé Tounkara et des voix de Abir Derbel et de Rakia Saleh.

A la salle « L’opéra » de la cité de la culture, et malgré la concomitance horaire du spectacle avec le débat télévisé entre les deux candidats à l’élection présidentielle Kais Saied et Nabil Karoui, le public est venu nombreux saluer le talentueux compositeur Amine Bouhafa, 33 ans, primé à maintes reprises pour les musiques de films qu’il a conçus, notamment pour la musique originale du film « Timbuktu » du réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako.

Pour ce concert inaugural des JMC, dirigées par l’artiste Imed Alibi, Bouhafa a proposé un voyage dans les genres musicaux : de la musique classique à la musique du monde et à travers les films dont il a composé les musiques, qu’ils soient tunisiens, égyptiens, mauritaniens, français ou autres.

Assis à son piano, à quelques encablures d’un écran géant sur lequel ont défilé des scènes extraites des films évoqués, Bouhafa a offert au public des musiques qui racontent l’amour et ses déceptions, les guerres et ses blessures, les départs cruels, les solitudes éternelles, les espoirs infinis et toutes ces émotions cinématographiques fortes qui ouvrent les portes des grandes envolées sentimentales.

 La conception des musiques nous a paru « géographique ». Il est effet question de mélodies évoquant les espaces à conquérir, les contrées lointaines, les nuits étoilées sans fin, les plaintes infinies, les murailles imaginaires et les terres regorgeants d’histoire. Toute cette géographie cachée, ensevelie dans notre patrimoine commun a constitué le canevas sur lequel le compositeur a bâti ses mélodies, belles et voluptueuses. Les coordonnées de cette musique consistaient en ces marches glorieuses, en ces défaites immenses qui viennent croiser l’art pour enfanter des écritures créatives qui pérennisent l’histoire, notre histoire qu’elle soit petite ou grande.

La conception géographique du spectacle de Bouhafa s’est aussi traduite à travers les artistes qu’il a rassemblés le temps d’un œuvre artistique où musique classique, voix orientales, perses et africaines se sont rencontrés sans obstacles, ni violence pour reconstruire une géographie éclatée et unie à la fois. Quand la voix de l’iranienne Aida Nosrat s’élève à titre d’exemple, ce sont des pans de culture partagée qui se laissent miroiter devant nos yeux. Sans oublier évidemment l’apport exceptionnel de l’orchestre symphonique tunisien dirigé par le non moins talentueux Mohamed Bouslama.

Le spectacle de Bouhafa fut un moment où les cordes musicales se sont déliées pour laisser libre cours à ces chemins de conquêtes, petites ou grandes, qui dans notre imaginaire ou dans notre réel s’ouvrent parfois pour nous permettre de renouer avec ces émotions fortes et libres de toute appartenance.

Chiraz Ben M’rad